Comment démotiver ses employés : quatre histoires courtes

Motivé, démotivé, c’est un rythme qui rappelle : « y’a que la mode qui s’démode », « je suis heureux, je suis malheureux », « pointe, flex », «développé, couché », « nuit, jour », « lundi 8h, vendredi 17h »… Avouons le, la motivation n’est pas un état constant. Si elle existe c’est parce que la démotivation existe (notons que Descartes a tenté de prouver l’existence de Dieu par une logique similaire. Nous n’en parlerons pas ici).

Alors, comment démotiver ses employés?

HISTOIRE 1 :

Vincent travaille depuis six mois dans son entreprise au service des ventes. Encore plein d’énergie et d’une grande volonté il décide de prendre une initiative! Ça fonctionne et il signe un très important client. Il va fièrement annoncer cette victoire à son supérieur qui le félicite. Son supérieur rencontre le grand patron et s’accapare le mérite de Vincent.

HISTOIRE 2 :

Marie, secrétaire à l’université depuis dix ans, est très appréciée des étudiants et connait très bien son travail dont elle maîtrise tous les aspects. Son investissement est total et tout le monde le voit à chaque fois qu’elle part plus tard, à chaque conseil éclairé qu’elle donne aux étudiants, à son respect des limites de temps et à la qualité flagrante des dossiers qu’elle donne. Son gestionnaire vient la voir, c’était un mardi, lui annonce qu’il souhaite désormais qu’elle remplisse des feuilles de temps et qu’elle le tienne informé de tout ce qu’elle fait lorsque ce n’est pas passé par lui.

HISTOIRE 3 :

Diane est la seule graphiste d’une entreprise sans but lucratif. Son supérieur direct, André, ne se déplace pour la voir que lorsqu’il a une urgence à lui donner. Il lui dit à chaque fois la même chose : « tiens, on a ça à faire, ça va te prendre 5 minutes ».

HISTOIRE 4 :

Vincent (oui le même) a la motivation tenace. Il décide de prendre une nouvelle initiative. Mais cette fois, catastrophe! Il perd un client. Son supérieur le réprimande, il lui rappelle même son erreur à son évaluation.

Que s’est-il passé ensuite?

Vincent n’a plus jamais pris d’initiatives. Car pour lui, réussir quelque chose c’est donner du mérite à un autre et rater quelque chose, c’est risquer les remontrances. « Pour vivre en sécurité, mieux vaut ne pas en faire trop » – c’était sa résolution 2015.

Marie n’a plus jamais fait d’heures supplémentaires et se contente désormais du minimum pour lequel elle reçoit un salaire. Elle n’use plus de son effort discrétionnaire.

Diane a fini par dire à son supérieur « tu ne sais pas combien de temps ça va me prendre, arrête de faire des estimations au hasard, tu connais pas le boulot que je fais »… elle a démissionné.

Des histoires de démotivation qui rappelleront pour beaucoup une situation déjà vécue. Des histoires pour rappeler ce que les dirigeants perdent lorsqu’on ne donne pas les libertés nécessaires, l’innovation si précieuse et qu’on ne reconnait pas ceux qui chaque jour font vivre l’entreprise.